Entre tressages revisités, coquillages sous toutes leurs formes, et le jaune, couleur phare de la saison, on décrypte les inspirations à ne pas manquer… Et bien sûr, on vous glisse quelques pépites à découvrir.
Le tressage, matière à (re)penser
Technique ancestrale aux mille visages, le tressage revient sur le devant de la scène. Adapté à une grande diversité de matériaux — fibres végétales, cuir, osier ou textiles — il s’invite aussi bien sur les murs qu’en mobilier, avec toujours ce supplément d’âme artisanal. Un savoir-faire qui dialogue subtilement avec la lumière, les textures et les volumes.
Le Roseau revisité par adèle collections
Coup de cœur de l’agence, la fibre de roseau tressée signée Adèle Collections nous transporte ailleurs. Ses teintes naturelles — marron, beige, chocolat et subtils reflets bordeaux — offrent un rendu à la fois sobre et solaire.
Ce tressage artisanal, réalisé sur métiers traditionnels, donne naissance à des revêtements muraux, objets ou éléments d’architecture intérieure uniques. Peu commun et pourtant remarquablement décoratif, on le retrouve dans le projet Marbella de l’agence, habillant la niche d’un plafond de salon avec élégance et caractère.
Le cuir et le bois, version Bauhaus
Le tressage s’invite aussi dans les assises, comme en témoigne le travail du designer néerlandais Paul Schuitema. Membre du Cercle des Nouveaux Designers, il mêle ici cuir patiné et bois brut dans un esprit midcentury affirmé.
Ses chaises Shaker, à l’esthétique Bauhaus, incarnent cette rencontre entre confort, structure et intemporalité. Des pièces à collectionner… ou à réinterpréter dans un esprit contemporain, sans perdre l’âme du geste.


L’expression textile selon julie robert
Chez Julie Robert, le tressage devient langage. Après un voyage initiatique en Islande, l’artiste délaisse ses pinceaux pour explorer la fibre comme médium. Aujourd’hui installée dans le Sud de la France, elle tisse, brode, sculpte.
Son approche mêle tufting, punchneedle, tissage et broderie sur un même support, pour créer des œuvres sur mesure où chaque point devient un acte architectural. Luminaire, cadre mural ou sculpture textile… Ses pièces vibrent de textures sourdes, de formes organiques, et entrent en résonance avec leur environnement. Depuis peu, elle y associe aussi la céramique, enrichissant son vocabulaire de matière.
L’osier solaire de Margaux Keller
Dans un esprit plus décoratif, les créations estivales en osier tressé de Margaux Keller nous ont tapé dans l’œil.
La designer, formée chez les plus grands et ancrée en Provence, valorise le geste artisanal et les savoir-faire régionaux. Entre sculptures murales, totems graphiques et accents de vannerie, ses pièces insufflent une poésie solaire et conviviale à nos intérieurs. Un hommage contemporain à la vannerie ancestrale, dans un esprit libre et léger.


Le coquillage, entre nature brute et imagination
Icône estivale par excellence, le coquillage fait un retour remarqué dans l’univers de la décoration. Symbole d’évasion, il évoque la mer, le sable, les souvenirs de vacances… Mais loin de se limiter à l’esprit bord de mer, il se décline aujourd’hui dans des versions brutes, sculpturales, textiles ou recyclées, entre poésie et engagement.
Le coquillage dans sa forme la plus pure
Chez Alana Burns, le coquillage devient un point de départ sculptural et poétique. Artiste mexicaine aux racines littéraires, elle développe une œuvre sensorielle, entre peinture à la cire et objets du quotidien transformés par la main.
Ses appliques, bijoux, arts de la table ou luminaires rendent hommage à la beauté naturelle de la coquille, sans artifice ni modification : une simplicité qui touche à l’essentiel.
L’accumulation comme langage décoratif
Autre approche : celle de l’accumulation. La créatrice Katherine Lloyd compose des décors minutieux en coquillages, fossiles ou cristaux, du miroir à la fresque murale en passant par les grottes d’inspiration baroque. Son travail rend hommage à l’histoire des cabinets de curiosités et à l’art de la folie décorative européenne.
Dans le projet Marbella, l’agence a choisi d’intégrer l’une de ses pièces, en parfaite résonance avec l’atmosphère du lieu. Une façon d’assumer l’ornement, tout en laissant parler la matière.


Une immersion textile
Chez Pierre Frey, le coquillage devient paysage imprimé. Le papier peint Le Touquet, 100 % lin, décline coquilles, couteaux et huîtres dans une palette naturelle, inspirée de la mer du Nord. Imprimé sur de la jute, matière brute aux accents marins, ce motif organique évoque les maisons de vacances, les intérieurs doux et texturés, et les ambiances océaniques.
Idéal pour une chambre une maison en bord de mer, ce décor invite à une immersion complète dans l’univers du littoral.
Coquillage et conscience
Enfin, le coquillage devient ressource, grâce à l’approche circulaire de Conscientious Design. Fondée par Marine Perret, la marque explore les potentiels des éco-matériaux en donnant une seconde vie aux matières naturelles délaissées, comme la nacre ou les coquilles d’huîtres. La suspension Ananke, disponible sur Caroline Andréoni La Maison, illustre parfaitement cette démarche : un design épuré, responsable, réalisé à partir de filières biosourcées et minérales.
Une pièce engagée et désirable, où le beau et le durable trouvent enfin leur juste équilibre.


Le jaune, nuance solaire
Jaune poussin, safran, citron, or ou beurre frais… le jaune se décline aujourd’hui en une palette infinie. Tantôt tendre, tantôt vibrant, il illumine nos intérieurs, évoque les citronniers du sud, le soleil d’été et la chaleur enveloppante des beaux jours. Une teinte joyeuse et audacieuse, qui se glisse dans nos projets par touches sensibles ou affirmées.
En peinture : lumière sur les murs
Pour colorer un couloir, souligner un mur ou réchauffer une salle de bain, le jaune trouve naturellement sa place. Dans l’un des projets menés à Genève, l’agence a sélectionné la teinte Sable Doré de chez Argile Peinture pour une salle de bain d’enfant.
Fabriquée en France, la marque propose une palette de 256 couleurs inspirées de la nature, avec un rendu profond, élégant et intemporel. Ici, le jaune doré habille l’espace de lumière tout en douceur, comme une lumière filtrée en fin de journée.
En textile : velours graphique et vibrant
Le jaune se déploie aussi côté textile, avec des motifs audacieux ou en version unie. Notre coup de cœur : le velours Jamu Jungle, teinte 005 Oiseau Chanteur, signé Dedar Milano.
Utilisé pour la banquette du projet La Muette, ce tissu au motif labyrinthique et cubiste évoque les ambiances feutrées des années 20. Sa texture moelleuse et sa palette solaire en font un textile idéal pour des assises ou des rideaux à forte personnalité.


En lumière : les appliques en faïence Bello et Bello
Chez Bello Bello, le jaune s’invite avec humour et raffinement sur des appliques murales en faïence façonnées à la main.
Ce duo de créateurs allie impression 3D, moules en plâtre et savoir-faire artisanal pour concevoir des pièces uniques, aux lignes douces et aux couleurs singulières. Coup de cœur absolu pour l’applique Soley, teinte vanille et opaline olive : un duo chromatique gourmand et rétro, parfait clin d’œil aux années 70 revisitées.
En céramique : les poteries andalouses de La FAbrica de Hielo
C’est à Marbella, lors d’un séjour estival, que Caroline Andréoni a découvert les poteries vibrantes de La Fabrica de Hielo.
Fondé par José Luis Rodríguez de la Iglesia et son fils José Miguel, ce concept store rassemble des pièces artisanales issues de petites manufactures espagnoles.
Les poteries aux 1001 nuances de jaune — du safran à l’ambre en passant par le maïs — portent en elles l’histoire, la lumière et la terre. Parfaites pour ponctuer un mur ou accessoiriser une étagère, elles insufflent un charme solaire à n’importe quel espace.



